Mamadou Bagayoko:

"Nous ferons tout pour ramener cette Coupe que toute la ville attend"
 

Extrait

 

 

Avant toute chose comment est l'ambiance au sein du groupe à huit jours de la finale de la Coupe de la Ligue ?

Très bonne à l'image de ce qui se passe depuis le début de la saison. Il y a une superbe ambiance à Nice !

La pression monte ?

C'est vrai que les supporters nous parlent beaucoup de cette finale. Nous n'avons plus grand-chose à espérer en championnat. Rien à craindre non plus. Mais nous allons essayer de sortir un gros match dimanche pour préparer au mieux cet événement. Nous nous plongerons vraiment dans l'atmosphère de la finale qu'après le match de Rennes

Comment aborder cette finale sans que l'événement ne soit trop lourd à gérer ?

Pour beaucoup d'entre nous il s'agira de notre première finale. Certains fouleront pour la première fois la pelouse du Stade de France. Comme je l'ai dit, pour l'instant, cela ne nous préoccupe pas trop. Nous pensons d'abord au prochain match contre Rennes. Dès dimanche à 19h45 nous nous mettrons dans l'ambiance de la finale.

La Stade de France ?

J'ai grandi là bas ! Toute ma famille est sur place. J'habitais à seulement dix minutes du Stade de France. Quand on est Parisien c'est un rêve de jouer un jour dans cette enceinte. Depuis tout jeune, j'ai vu grandir ce stade. Je l'ai vu se construire. Tous les jours pour aller de la banlieue jusqu'à Paris je passais devant le Stade de France. C'est quelque chose d'énorme que d'y aller pour jouer une finale le 22 avril.

Le Stade de France en rouge et noir ?

Les supporters mettent déjà le feu au stade du Ray alors au Stade de France je n'imagine même pas... (d'un air émerveillé). Je pense que cela sera une belle fête et nous allons tout donner pour arracher cette Coupe. Les supporters sont toujours derrière nous, dans les bons comme dans les mauvais moments et cela fait vraiment plaisir. J'ai d'ailleurs un message à leur faire passer : « Poussez fort derrière le Gym comme vous le faites depuis le début de la saison et nous allons mouiller le maillot pour ramener cette Coupe dont vous rêvez et que toute la ville attend ! »

Cette équipe de Nancy ?

Si les Nancéiens en sont là aujourd'hui cela n'est pas dû au hasard. Ils font un très bon championnat et ils sont qualifiés pour une finale nationale, c'est donc une très bonne formation. Au Stade de France, au coup d'envoi ça sera du 50/50. Ce match sera complètement différent de celui disputé il y a un peu moins d'un mois au stade du Ray. Il faudra être vigilant car eux aussi démontreront beaucoup d'envie. Comme nous, ils auront les crocs. Il faudra vraiment tout donner pour remporter cette finale !

Que représente cette finale pour toi ?

C'est le plus gros match de ma carrière au niveau français. Pour tout joueur l'objectif est de gagner des trophées et des titres. N'importe qui rêverait de disputer cette finale ! Si nous jouons au foot c'est pour disputer de telles rencontres. Il faut vivre ces moments dans une carrière. Et c'est vrai que là, c'est vraiment un drôle d'événement qui nous attend la semaine prochaine.

Avant cela, le championnat reprend ses droits avec la réception du Stade Rennais dès dimanche au stade du Ray...

Exactement ! Il faudra tout donner et ne pas penser à cette finale car cette rencontre représente un bon moyen de préparer au mieux le match contre Nancy. Rennes est sur une série impressionnante de huit victoires consécutives. En les battant dimanche soir au Ray nous emmagasinerions énormément de confiance. En nous imposant nous serions dans de très bonnes dispositions avant la finale, à la fois sur le plan psychologique mais aussi physique.

Rennes ?

Ce qu'ils font en ce moment est assez impressionnant. L'année dernière déjà, ils avaient réalisé le même coup. Je crois qu'ils sont à seulement deux victoires d'un record. Mais bon, nous avons les atouts pour leur poser pas mal de problèmes, surtout à domicile. janvier nous sommes très performants au stade du Ray et nous comptons le rester jusqu'à la fin du championnat. Dimanche soir, nous pouvons vraiment inquiéter les Rennais.

N'est ce pas un match particulier à aborder à seulement une semaine de la finale de la Coupe de la Ligue ? N'y a-t-il pas la tentation de lever le pied ?

Non !(catégorique). Il ne faut ni penser à la blessure, ni à la suspension. Ce n'est qu'en y songeant que cela peut arriver. Il ne faut pas avoir peur de jouer les coups à fond. De toute façon, lorsque l'on entre sur un terrain, même avec une finale en point de mire, on n'y pense pas ! Dès que je foule la pelouse, je ne pense plus qu'à mon match. Pas à ce qu'il peut se passer. Vous savez, la blessure peut arriver à l'entraînement la veille même de la finale. Cela ne sert à rien de prendre quelconque précaution.

Ce match contre Rennes est en quelque sorte une ultime répétition...

C'est exactement cela ! Une dernière sortie en championnat contre une très belle équipe. Pour moi, c'est même la plus forte équipe du moment ! C'est le meilleur des tests que l'on puisse passer avant la finale et c'est très bien que cela tombe sur Rennes. Après Lyon, il s'agit même d'un deuxième gros match. Malgré la défaite concédée à Gerland nous sommes satisfaits de notre prestation. Il ne nous manquait vraiment pas grand-chose pour ramener au moins un point. Nous savons désormais que nous pouvons faire douter une équipe comme l'OL. La confiance est là ! Cela nous permet de bien travailler à l'entraînement. Sereinement. II ne reste plus qu'à prendre les trois points contre Rennes dimanche au stade du Ray !

Que manque-t-il au Gym pour réussir à nouveau de belles performances à l'extérieur ?

C'est vrai que lorsque l'on doit faire 0-0, nous perdons 1-0 et quand nous devons l'emporter 10 nous concédons le match nul. Cela se joue sur des petits détails. Nous avons un effectif jeune. II y a de l'avenir dans cette équipe et le club va grandir. Il faut laisser un peu de temps au temps. Nous avons sûrement péché dans la finition. Nous avons aussi pris quelques buts que l'on aurait pu éviter. En améliorant tout cela, cela va venir. Nous bossons beaucoup à l'entraînement et dans une bonne ambiance, il y a donc tous les ingrédients pour réussir.

Comment expliques-tu le manque d'efficacité offensive ?

Nous n'avons peut-être pas toujours fait les bons gestes aux bons moments. Et puis nous sommes souvent tombés sur de très bons gardiens. Je pense que cela va venir. A l'entraînement nous travaillons beaucoup devant le but. II ne nous manque pas grand-chose pour franchir un palier. Nous nous créons beaucoup d'occasions et ça n'est pas le cas de toutes les équipes. C'est de bon augure pour la suite !

La complémentarité avec Baky Koné ?

Vous savez, c'est très facile de jouer aux côtés de Baky (rire). Il dribble, il court, il possède une vitesse de pointe assez exceptionnelle et en plus il est très intelligent dans son placement. Depuis le début de la saison nous avons trouvé certains automatismes. Sincèrement c'est un régal de jouer avec Baky.

La concurrence avec David Bellion ?

Cela se passe très bien. J'étais très content que David nous rejoigne lors du « mercato » d'hiver. Tant que la concurrence est loyale, cela permet de progresser et d'avancer. Le coach met tout en ceuvre pour que les meilleurs jouent et tout le monde l'a compris et respecte ses choix. II y a un très bon état d'esprit dans le groupe. Ceux qui ne jouent pas poussent les autres et réciproquement. J'ai connu d'autres clubs où, à l'entraînement, tout le monde se tirait dans les pattes. Ici, ça n'est pas du tout le cas. Nous sommes une bande de copains.

N'as-tu pas un rôle "ingrat" étant souvent dos au but et obligé de fournir un gros travail défensif ?

Je pense que l'on m'a recruté pour cela ! En me faisant signer, les dirigeants savaient que je n'allais pas dribbler 4 ou 5 joueurs tous les samedis pour aller marquer (il éclate de rire). Plus sérieusement, le coach m'utilise dans mon meilleur registre. C'est ce que je sais faire et j'essaye de faire du mieux possible. Ca n'est pas un travail ingrat, au contraire je prends énormément de plaisir à jouer à ce poste. Cela se passe bien et c'est vraiment là l'essentiel.

Comment te sens-tu physiquement après ta blessure contractée début février ?

Aujourd'hui je me sens bien mieux ! Je me suis blessé à la cuisse lors de la rencontre Nice - Lille. Une contracture. Trois jours après nous disputions la demi-finale de la Coupe de la Ligue à Monaco. Il n'était pas question de manquer un tel match. J'ai préféré jouer tout en sachant que j'allais peut-être aggraver ma blessure. Finalement cela valait vraiment le coup ! Nous nous sommes qualifiés pour la finale. Ma blessure était un mal pour un bien. J'étais un peu émoussé après le début de le saison que j'avais fait. Cette coupure m'a redonné du punch et j'espère que j'en aurai jusqu'à la fin as de la saison avec les échéances importantes qui approchent à grands pas.

Tu es prêté au Gym par le FC Nantes jusqu'à la fin de la saison, comment vois-tu la suite ?

Je me sens très bien à Nice, mais par expérience je sais que l'on ne peut pas savoir de quoi sera fait demain. En conséquence, je ne sais donc pas où j'évoluerai la saison prochaine. J'aimerais rester à Nice mais mon dossier est compliqué même si l'OGCN dispose d'une option d'achat. Il faut encore que les trois parties (joueur, dirigeants nantais et niçois) trouvent un accord. Je ne me prends pas la tête avec ça ! Je me concentre sur ma fin de saison avec le Gym et après nous verrons bien ce qu'il se passera. En foot tout va tellement très vite...

Quelles différences as-tu pu noter entre Nice le et les autres clubs dans lesquels tu as évolué ?

Lorsque je suis arrivé à Nice, j'ai beaucoup été impressionné par les supporters. Avoir une telle ambiance dans un stade qui n'a pas une énorme capacité cela surprend toujours (il sourit). Mais à est Nice, il n'y a pas qu'au Ray qu'il y a de de l'ambiance, dans le groupe elle est également extra. Quand on arrive dans certains clubs, il n'est
pas toujours évident de s'intégrer rapidement. Quelquefois il y a des clans mais ici ça n'est vraiment pas le cas. Cela marque les esprits quand vous arrivez au Gym !

Le football au Mali ?

C'est quelque chose d'incroyable. L'engouement pour ce sport est extraordinaire au Mali, un peu à l'image de l'amour que porte l'Afrique au ballon. Les supporters maliens ce sont ceux du Gym «puissance 1000 »(rire). Là-bas ils vivent pour le football. Beaucoup de pays africains sont très pauvres et il n'y a que le foot pour leur apporter de la chaleur, de la passion.

Quel est ton avenir avec la sélection malienne ?

Aujourd'hui, comme tous les autres joueurs, je suis dans l'inconnu. J'avais quitté la sélection car il existait des problèmes avec l'entraîneur mais aussi du côté administratif. Quand on est professionnel, que l'on quitte son club pour aller jouer sous le maillot de son pays et que l'on s'aperçoit que rien n'est mis en place pour la sélection c'est pénible ! J'ai donc préféré privilégier mon club. La fédération fait un peu n'importe quoi. Nous attendons les matches qualificatifs pour la CAN 2008, mais aujourd'hui nous n'avons toujours pas d'entraîneur. C'est grave ! Jouer pour son pays reste quelque chose d'exceptionnel et d'unique. S'il on fait appel à moi j'irai sans problème, mais il faut vraiment que tout soit mis en aeuvre pour que l'on puisse évoluer dans de bonnes conditions. Avec les joueurs que nous avons dans notre effectif nous devons faire plaisir à nos supporters. Il n'est pas normal que la sélection malienne ne fasse pas partie des meilleures en Afrique.

Mamadou Bagayoko en dehors du foot ?

J'aime tout ce qui est de mon âge. Je suis jeune (rire). Je passe pas mal de temps à regarder des DVD, à aller au ciné ou à écouter de la musique. Et puis il y a les incontournables « PSP » et
« Playstation ». Depuis le début de saison, je suis à fond sur le jeu « GTA 3». Quand on part au vert, toute l'équipe joue en réseau (il sourit).

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