Florent Balmont:
"Je pense vraiment avoir fait le bon choix"
Extrait
D'un point de vue extérieur, la décision de Lyon de te laisser un bon de sortie a étonné puisque l'effectif de Paul Le Guen ne semblait pas très fourni dans ce secteur de jeu avec seulement Juninho, Essien et Diarra. Quel discours t'ont tenu tes anciens dirigeants ?
Honnêtement, j'étais
revenu de Toulouse avec beaucoup d'ambition. Malheureusement, on m'a tenu le
même discours que deux ans auparavant. Je pensais que j'aurais plus de
considération après avoir passé une saison pleine en Ligue 1 avec le Téfécé,
mais dès mon retour j'ai senti que j'étais toujours le petit jeune. Pour avoir
une chance de jouer, je ne pouvais compter que sur une blessure ou une
suspension. Quand je me suis rendu compte que mon statut ne changerait pas, j'ai
pris la décision de chercher un autre challenge. La proposition de l'OGC Nice
est donc tombée au bon moment. C'est un club ambitieux, chaleureux... exactement
ce que je recherchais.
Avec un peu de recul,
quel bilan tires-tu de tes années OL ?
Je suis satisfait de mon
parcours là-bas, même si je pense que sans ma rupture des ligaments croisés lors
de la saison 2001-02 les choses auraient pu avancer plus vite. J'ai fait mes
premières apparitions au plus haut niveau l'année d'après, la première de Paul
Le Guen. Il y avait vraiment du monde dans l'effectif, mais je pense avoir donné
le meilleur de moi même et ne jamais avoir démérité. À la fin de cette saison,
les dirigeants m'ont dit que j'avais besoin de temps de jeu pour progresser et
j'en avais totalement conscience. J'ai donc accepté la solution toulousaine avec
beaucoup de motivation. À mon retour à Lyon en juin dernier, je pensais que
légitimement pouvoir avoir de nouvelles ambitions, d'autant plus que Carrière et
Dhorasoo avaient quitté le club. Mais finalement, peu de choses avaient changé.
Je garderai le sentiment d'avoir toujours fait le maximum, mais ce n'est pas en
dix minutes ou une demi-heure que je pouvais montrer mes capacités. Je n'ai
jamais eu la confiance totale du coach, mais pour autant je ne considère pas
être parti sur un échec.
Tu as eu l'occasion
de côtoyer des grands Messieurs tel que Anderson, Edmilson, Dhorasoo ou Elber.
Lequel t'a le plus impressionné ?
Je ne vais sans doute pas
être très original, mais je citerai Sonny Anderson. C'est un joueur
exceptionnel. À chaque entraînement, il montrait que c'était un joueur hors
norme. Son adresse devant le but, ses accélérations et surtout son
professionnalisme sont vraiment des exemples pour tous les jeunes comme moi qui
ont eu la chance de le côtoyer. Et puis en dehors du terrain, c'est un modèle de
classe et d'élégance. Un modèle !
Un petit mot sur ce
jeune joueur présenté comme le nouveau Zidane : Hatem Benarfa...
C'est un très très très
bon joueur, mais il faut faire attention. Il n'a que 17 ans et j'ai la sensation
que les médias le font peut-être monter un peu trop. Il faut le voir évoluer sur
la durée. Il a désormais un statut à assumer et, par le passé, des
exemples ont montré que ce poids n'était pas toujours facile à supporter très
jeune.
Mais malgré tous ces paramètres, il est indéniable qu'il a des qualités hors
normes.
On peut dire que l'Olympique lyonnais est un club que tu as vu grandir au fil des saisons. Pour toi, quelle est la recette du président Aulas ?
C'est difficile à dire,
mais c'est sûr que ce qu'il a réalisé en douze ans est exceptionnel. Il est
régulièrement critiqué, mais il faut reconnaître qu'il a fait de l'Olympique
lyonnais un grand club. Il a su s'entourer d'hommes compétents, augmenter
régulièrement le budget du club et surtout avoir une politique cohérente. Il
s'est énormément investi à tous les niveaux et aujourd'hui on peut dire qu'il a
réussi. Après on peut toujours critiquer certaines choses, mais le constat est
là.
Tu débarques à Nice
dans un club désireux de devenir une des places fortes du football français dans
les cinq ans. À première vue, en a-t-il le potentiel ?
Moi, j'y crois ! Comme je
l'ai dit au moment où j'ai annoncé mon choix de venir à Nice, je ne suis pas
venu pour m'enterrer. Si j'ai opté pour ce club, c'est que j'estime qu'il existe
des ambitions et un avenir. Je ne suis pas mercenaire, je me suis engagé avec
l'OGC Nice pour aider le groupe et les dirigeants à atteindre les objectifs
fixés. Il y a une bonne équipe cette saison, nous avons les moyens de réaliser
une belle saison. On m'a également parlé du futur stade, tout cela est
alléchant, mais il faut faire en sorte de progresser chaque saison jusqu'à sa
livraison. De toute façon, nous maîtrisons notre avenir.
Est-ce une des
raisons qui t'ont poussé à venir sur la Côte d'Azur alors que tu étais pas mal
sollicité ?
C'est sûr que le discours ambitieux du coach et des dirigeants a pesé énormément dans la balance. En plus, même à travers les médias, on sent que ce groupe respire la joie de vivre depuis deux saisons. C'est aussi un facteur important au moment de donner une nouvelle orientation à se carrière. Je voulais trouver un club à la fois ambitieux, mais aussi accueillant où je pourrais pleinement m'épanouir. En fait le choix de Nice s'est fait naturellement parce que tous les clubs qui étaient sur moi durant l'intersaison ont pensé que je ne partirais plus une fois que la saison avait repris, mais les dirigeants niçois ont continué à me témoigner leur volonté que je les rejoigne. Je le répète, je pense vraiment avoir fait le bon choix.
Une raison plus importante que le soleil et la mer ? (rires)
Si cette opportunité avait été dans le Nord, il n'y aurait pas eu de problème, j'y serais allé... Après, je ne vais pas dire que le cadre de vie n'est pas important, mais c'est un plus. J'apprécie le fait d'être sur la Côte d'Azur, mais j'espère surtout me faire plaisir sur le terrain. De toute manière, les supporters pourront voir que cela ne changera rien à ma façon de me donner pendant 90 minutes. Je resterai un battant!
Quel a été le discours des dirigeants niçois pour t'attirer ?
Ils m'ont expliqué qu'ils
comptaient vraiment sur moi pour que j'apporte quelque chose à l'équipe. C'est
un discours qui m'a beaucoup plu. J'ai eu Gernot Rohr au téléphone le soir du
match Metz-Lyon et ma décision était prise. Le lendemain, j'en ai fait part à
Paul Le Guen. Ici, on me propose de m'impliquer dans un challenge, on me donne
des responsabilités et je suis prêt à les assumer.
Ta superbe
performance à Metz (avec ton premier but en L1), alors que tu étais déjà en
négociation avec le Gym, a-t-elle failli faire capoter l'affaire ?
Oui, c'est vrai que ça a
joué... Peut-être pas pour faire capoter l'affaire, mais au niveau de
l'indemnité de transfert. Par contre, ça n'a rien changé dans ma tête, ma
décision était prise. D'ailleurs, comme je l'ai dit, je suis allé trouver le
coach dès le lendemain matin pour lui expliquer ma volonté de quitter
l'Olympique lyonnais pour rejoindre Nice. Finalement, il n'y a pas eu de réelles
complications, les choses se sont bien passées.
C'est l'année passée
que tu as réalisé ta première saison complète au plus haut niveau. Que t'a
apporté ce prêt d'un an à Toulouse ?
Énormément et à beaucoup
de niveaux... Je suis arrivé dans un groupe jeune où il y avait une super
ambiance. On m'a fait confiance et je pense avoir vraiment apporté. J'ai pu
faire une saison complète, je me suis aguerri et j'ai pris encore plus confiance
en moi. Je ressens, aujourd'hui à Nice, les bienfaits de ce prêt au Téfécé.
Cette saison restera une année charnière pour moi.
Le stage en Allemagne
a été l'occasion pour toi de mieux faire connaissance avec le groupe. Comment se
passe ton intégration ?
Honnêtement, le groupe
est tel que je l'imaginais. Chacun essaye de faciliter mon intégration et tout
se passe très bien. Le stage en Allemagne a été l'occasion de faire encore mieux
connaissance en vivant trois jours ensemble et je n'ai pas été déçu... Avec la
performance collective contre Karlshruhe et l'ambiance qui règne dans le groupe,
j'ai beaucoup d'espoir pour la suite du championnat.
Les signatures de Grenet, Bisconti et Jankauskas ont dû finir de te rassurer sur
les ambitions et les possibilités financières du club...
C'est sûr, même si je savais où j'allais quand je me suis engagé avec l'OGC Nice. On ne m'avait rien promis et je croyais en ce groupe, mais quand de nouveaux joueurs de qualité arrivent, c'est obligatoirement bénéfique. J'ai envie de dire que ça confirme l'ambition du club. Mais je répète que ma décision de venir à Nice était prise avant tout ça. Et je peux vous garantir que l'on va vraiment repartir avec de grosses ambitions.
Côté terrain, il ne t'a fallu que quelques minutes face à Bastia pour te poser en patron du milieu de terrain. Pensais-tu parvenir à t'imposer aussi rapidement ?
Pour un premier match,
les choses se sont bien passées. D'ailleurs, je tiens à remercier le reste du
groupe qui m'a placé dans les meilleures conditions avant le match. Ils m'ont
dit de me lâcher, de ne pas me prendre la tête... de jouer mon jeu. Ça m'a fait
du bien et j'ai le sentiment d'avoir fait le maximum. Mais il ne s'agit que
d'une
rencontre. Désormais, il va falloir confirmer chaque semaine.
D'où tiens-tu cette
agressivité et ce goût du combat ?
C'est quelque chose que
l'on m'a toujours dit. Je crois que c'est un peu ma caractéristique. Je n'ai pas
besoin de forcer ma nature, je suis un battant et je cherche toujours à aller de
l'avant. Sur un terrain, je n'aime pas reculer !
Avec Echouafni,
Bisconti, Dié, Dolci, Bigné, Scotto et toi, les possibilités dans l'entre jeu
sont nombreuses. T'attendais-tu à autant de concurrence en arrivant ?
Je savais qu'il y en aurait, comme dans tous les clubs. Quand je suis arrivé à Toulouse, on ne m'a donné aucune garantie d'être titulaire. C'est tout à fait normal, une place dans le onze de départ se gagne sur le terrain, à l'entraînement et en match. S'il n'y a de passe-droit pour personne, la concurrence est forcément saine. Cela pousse à toujours être au top et à ne jamais se relâcher. La concurrence est un moteur pour avancer.
Quel est le rôle que te demande de jouer Gernot Rohr ?
Il me demande dans un premier temps de jouer mon rôle de milieu défensif avec ce que cela implique de travail de harcèlement dans la récupération du ballon et de relance. Pour moi, le fait d'évoluer à trois dans l'axe du milieu de terrain est un peu nouveau par rapport à ce que j'ai connu à Lyon ou à Toulouse. Pour le moment, je dois continuer à travailler mes repères dans ce nouveau schéma. Après, il me demande également de beaucoup parler sur le terrain, c'est important dans le placement notamment. À ce niveau, j'essaye de forcer ma nature un peu discrète et de plus me lâcher. Enfin, au niveau plus du jeu, Gernot Rohr souhaite que les milieux de terrain harcèlent toujours le porteur du ballon, aillent chercher haut l'adversaire, un peu à l'image de ce qu'on a fait contre Bastia en première mi-temps. Je me sens bien dans ce type de configuration et une fois tous les automatismes bien huilés, on devrait être très très costauds.
Tu as déclaré avoir été impressionné par le public niçois. Alors 15 000 Niçois seraient-ils plus chauds que 35 000 Lyonnais ?
Je pense... À Lyon malgré les 35 000 personnes, l'ambiance est toujours assez froide. C'est bizarre parce qu'il y a quand même deux kops, mais on ne sent pas réellement une grosse ambiance. Ici, c'est totalement l'inverse. Ça dure du début à la fin. C'est impressionnant ! Quand on est sur le terrain et qu'on les entend chanter, ça donne encore plus de rage. On n'a pas envie de les décevoir et on fait le maximum pour être à leur hauteur.
Un petit mot pour finir...
Je tiens à remercier tout le monde pour l'accueil que j'ai eu depuis mon arrivée à Nice. Et je donnerai tout sur le terrain pour leur rendre la pareille.
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