Serge AYELI "j'attends mon heure " extrait ACTUFOOT
Vous restez sur un bon résultat à Lens, mais quinze jours séparent les échéances entre elles, que penses-tu de ces coupures à répétition ces derniers temps ?
Je pense que tout dépend de l'état d'esprit de l'équipe au moment du break. On
perd souvent le rythme et on met souvent du temps avant de rentrer dans un
match. Le manque de compétition se fait ainsi cruellement sentir. Mais pour
nous, cela semble bénéfique car cette coupure nous permet aussi de récupérer
tout le monde et d'effacer les petits bobos. On se retrouve au complet et assez
frais avant d'affronter Lyon. Elle ne nous porte donc à priori aucun préjudice.
Et comme nous restons sur un bon résultat à Lens, le moral est au beau fixe...
La venue de Lyon n'apparaît-elle
pas comme un tournant dans ce championnat pour vous ?
Il va falloir gagner dimanche pour garder le contact avec le haut du tableau. Le
challenge est vraiment excitant. Rencontrer le champion de France en titre pour
demeurer dans les premières places, on ne pouvait rêver mieux à ce moment de la
saison.
Comment imagines-tu votre fin de
championnat?
Il faut s'accrocher à ces cinq premières places avant de tout donner sur la fin.
Cela ne sert à rien d'en parler davantage, seule la vérité du terrain comptera
vraiment au final.
Et la tienne?
Je continue de travailler encore et toujours. Maintenant, j'attends que le coach
me fasse confiance. C'est difficile de se retrouver sur le banc du jour au
lendemain, mais cela contribue aussi à me faire progresser mentalement.
Quel est ton favori pour le
titre ?
Lyon sans hésiter.
Quel bilan tires-tu de ta
première saison en L1?
Contrasté. Je vis des moments intenses avec ce groupe, peut-être unique au
niveau collectif, mais je dois faire mieux sur un plan strictement personnel.
Parti presque titulaire, je joue moins dans cette deuxième phase retour. Je ne
saute ainsi pas de joie au moment de tirer un bilan.
Côtoyer des garçons comme Diawara, Mionnet ou encore Olufadé, doit être tout
bénéfique pour un jeune attaquant et pour une première saison en L 1...
C'est toujours bénéfique de travailler avec des joueurs de cette qualité. Ils
apportent un vécu important pour nous, joueurs neufs à ce niveau. J'essaie
toujours d'en tirer certains enseignements pour la suite de ma carrière.
Révélation la saison dernière,
commentexpliques-tu tes petites difficultés à l'étage du dessus ?
J'ai du mal à retrouver mon niveau de la saison dernière. Je digère juste une
blessure arrivée à un ' mauvais moment dans ce championnat. Entre-temps, Malek a
explosé et Cédric est arrivé. Parallèlement, je continue de garder confiance en
moi car la concurrence est saine entre nous. Comme on dit souvent dans ce
milieu, j'attends mon heure.
Ta marge de progression semble
encore énorme, quels sont tes objectifs à moyen terme ?
Il reste huit matches pour transformer une saison moyenne en réussie. Je veux
avant tout marquer quelques buts et aider l'équipe à grappiller « un truc ". Il
y a aussi pour moi l'échéance des qualifications pour les J.O. avec la Côte
d'Ivoire au mois de juin. Il me faut surtout continuer de travailler pour gommer
mes défauts à ce niveau.
Quels sont-ils ?
Le jeu de tête et la finition. Je m'entraîne dur pour ça en restant une
demi-heure après chaque entraînement. J'espère que ça va finir par payer !
As-tu été tenté de partir sous
forme de prêt pour t'aguerrir comme Laurent Gagnier par exemple ?
À un moment donné, la question s'est posée, mais sans aller plus loin dans les
démarches. Le plus important pour moi est la bonne marche du groupe en cette fin
de saison, on avisera à la fin de mon futur...
Et la saison prochaine...
Ce n'est pas à l'ordre du jour pour le moment. Je le répète, c'est le groupe qui
prime avant l'intérêt personnel de chacun. On s'est fixé ensemble l'objectif de
finir dans les cinq premiers, il faut y arriver. On se concentre tous sur cet
objectif sans anticiper sur la future période des transferts. C'est pareil pour
moi.
Ivoirien de naissance, n'as-tu
pas été touché un moment par les événements dans ton pays?
C'est clair. J'essaie de m'informer tous les jours de la situation là-bas. J'ai
des nouvelles rassurantes ces derniers temps et je crois que le conflit touche à
sa fin.
As-tu été inquiet pour ta famille restée là-bas ?
Mon grand-père et ma grand-mère notamment vivent au pays. Tout rentre dans
l'ordre, mais c'est normal que l'inquiétude persiste un peu de temps en temps.
Sans recul par rapport à la
situation, explique-nous rapidement l'étendue du problème ?
C'est un imbroglio pas possible. À la rigueur je ne sais même pas par quoi
commencer pour vous expliquer. D'ailleurs, cette situation couvait depuis
l'indépendance. C'est une guerre tribale mélangée avec des intérêts économiques
et des ambitions personnelles... Le plus important est que la paix revienne vite
!
Un autre Eléphant, Serge Die,
vient de te rejoindre au Gym, qu'en penses-tu ?
Die est une mine d'or dans un effectif. Il a une super mentalité qui colle
parfaitement avec le groupe. Je suis persuadé qu'il va faire de grandes choses
avec le Gym. Laissez-lui le temps et vous verrez !
Est-ce que tu te connaissais
avant qu'il signe ?
De vue uniquement et par quelques bribes de phrase avec la sélection. Quand le
coach m'a demandé ce que je pensais de lui, je lui ai répondu sans hésiter que
le choix s'avérerait un jour payant tant il colle parfaitement avec l'esprit du
club. Depuis il a signé à ma plus grande joie.
International, son statut risque
de t'aider pour intégrer définitivement la sélection dans quelques mois ?
Je suis le jeune international du groupe. J'espère l'intégrer définitivement
après avoir donné un coup de main à l'équipe olympique à se qualifier pour
Athènes 2004.
Revêtir le maillot de l'équipe
nationale, est-ce ton rêve le plus accessible pour l'instant ?
Accessible oui et non. C'est jamais facile d'y être mais alors pour y rester !
Rien n'est jamais acquis dans la vie et encore moins dans le sport...
En définitive, que représente
l'OGC Nice pour toi?
Le club de mon cœur tout simplement. J'ai grandi en rouge et noir et si je dois
quitter le Club, ce sera avec beaucoup d'amertume et de tristesse. Comme on dit,
on n'oublie jamais son premier amour.