Vous êtes invaincu à domicile, le PSG l'est à l'extérieur.
Comment jugez-vous cette opposition ?
Frédéric Antonetti. La rencontre sera serrée, très difficile. Cela peut se jouer
sur un coup de pied arrêté, un contre. Le PSG est très fort individuellement.
Son parcours à l'extérieur plaide en sa faveur.
Gagner permettrait-il à Nice de viser l'Europe ?
La hiérarchie n'est pas établie, les écarts faibles. Paris ne restera pas à
cette place. Je ne serais pas surpris qu'il termine dans les cinq premiers. Pour
nous, la marge de manoeuvre est réduite. On se cassera la gueule si on ne reste
pas modeste. Mais la maturité de l'équipe me rassure.
C'est le jour et la nuit par rapport à l'an passé...
L'hiver dernier a été une expérience dure à vivre. En fin de saison, j'ai
proposé ma démission. Je m'asseyais sur deux ans de contrat. Certains clubs
s'étaient renseignés, mais je n'avais rien de concret. J'ai alors vu qu'on me
faisait confiance à Nice.
Vous en êtes sorti renforcé ?
Ici, on doit être malin, travailler dans un climat de solidarité. Sans confiance
ni moyens, on se plante. Le PSG va, par exemple, réajuster son effectif au
mercato. Nous, on ne le peut pas.
Votre image médiatique, réduite à vos coups de sang, vous dérange-t-elle ?
J'ai commis des erreurs, j'essaie de me corriger. Mais on accentue mes défauts
car je suis un bon client. J'aimerais en jouer. Mais c'est naturel. Pourtant, je
peux m'embrouiller avec un joueur, avoir une colère, et le lendemain c'est fini.
Je pense qu'il est facile de travailler avec moi. Aujourd'hui, le terrain passe
au second plan. Certains sont des comédiens-nés. Ceux qui durent ne sont pas
ceux qui jouent avec la caméra. Ma force, c'est de durer.
« Ce groupe m'a fait évoluer »
Vos joueurs disent que vous avez mis de l'eau dans votre vin.
L'an passé, il ne fallait rien lâcher. Ma façon de manager était directive. Là,
il y a des règles mais on discute. Il faut faire plus confiance. Ce groupe m'a
fait évoluer. Je me suis adapté au statut des joueurs. L'équilibre dépend des
arguments développés.
Etes-vous prêt pour prendre un club plus huppé ?
Je suis très bien à Nice. Mais je m'en sens capable. J'ai souvent été en
demi-finale, en finale pour prendre un gros club. Sans gagner. J'avais cette
pensée à Saint-Etienne. On m'a dit : « L'avion a décollé mais tu sautes ». Mais
je suis rassuré, je suis aussi jeune (NDLR : 46 ans) que « les jeunes
entraîneurs ». Avec l'expérience en plus.