Frédéric Antonetti :
«Le
maintien, point barre»
Le Républicain Lorrain
Fréderic Antonetti, recevoir la lanterne rouge alors qu'on est invaincu à domicile incite-t-il à l'optimisme ?
« Non. Vous savez, je commence à avoir de la bouteille. Le classement est une chose, après, il y a des matches à jouer... Metz a beau fermer la marche aujourd'hui, j'ai beaucoup de respect pour cette équipe, qui vient de quitter la Ligue 2. Je peux vous le dire, remonter la pente n'a rien d'évident. J'ai eu l'occasion de voir certains matches des Messins, notamment contre Bordeaux et Strasbourg. S'ils avaient gagné, il n'y aurait rien eu à dire. Ça tient à peu de choses parfois. Je crois que cette formation accuse tout simplement un manque de réussite. »
Bref, vous dîtes plus ou moins qu'il n'y a guère de différence entre le huitième du championnat que vous êtes et le dernier ?
« Je dis juste qu'à l'exception de Lyon, que j'estime au-dessus du lot, tout est possible. Je parle par expérience : la saison passée, nous n'avons concédé que quatre défaites au cours des matches retour. Ce n'était pas un parcours digne d'une équipe européenne, mais presque... Et cela ne nous a pas empêchés de finir aux portes de la zone des relégables. »
L'an dernier à pareille époque, Nice pointait à la dix-septième place. Votre classement actuel vous a-t-il fait revoir vos ambitions à la hausse ?
« Non, nous visons le maintien, point barre. On a beau dire, ce sont les moyens financiers qui définissent vos objectifs. Et je ne suis pas là pour comparer notre situation à celle de la saison passée. Ce que je vois, c'est que Lorient, treizième, n'est qu'à un point de Nice, et que nous ne sommes qu'à quatre points du cinquième. Dans un sens comme dans l'autre, tout peut aller très vite. »
Un mot sur le co-leader, Nancy. Après dix journées de championnat, peut-on encore parler de surprise ?
« Non, leur parcours ne m'étonne pas. Ils ont tout ce qui amène la réussite : la stabilité, le sérieux dans la gestion et des gens compétents pour compléter le tout. Je ne suis pas du tout surpris de leur situation. Ils ont su conserver ce qui faisait leur force lorsqu'ils sont revenus en Ligue 1, la générosité et y ajouter le talent devant, avec des joueurs comme Hadji, Dia, Kim... Et sans faire de bruit, ils répondent présents. »
Revenons à Nice : le
contraste entre vos bonnes performances à domicile et le bilan nettement moins
florissant à l'extérieur ne laisse-t-il pas un goût amer ?
« Ça, c'est l'avis que peuvent avoir les gens, de l'extérieur. Mais à bien y regarder, à l'exception de notre match à Nancy (défaite 2-1), où nous avions été complètement dominés en seconde période, nous ne sommes jamais passés à côté. Mais quand il nous manque trois ou quatre joueurs, c'est vrai, ce n'est plus la même histoire. C'était encore le cas lors de notre dernier match, au Mans. Pour l'instant, je ne me pose pas trop de questions. Je m'en poserai le jour où je m'apercevrai que, même au complet, nous ne parvenons pas à ramener quelque chose de nos déplacements. »
Vous êtes arrivé à Nice en 2005. Comment vous y sentez-vous aujourd'hui ?
« Bien,
bien. J'ai peut-être un petit regret, que le nouveau stade n'ait pas encore vu
le jour. Il sortira sans doute de terre plus tard, mais vous savez, lorsque vous
êtes entraîneur, il est difficile de voir à long terme. »