Frédéric Antonetti :

"On n’est pas aidés"

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Frédéric Antonetti, Nice est allé chercher une victoire précieuse à Valenciennes dans un climat très tendu...

F.A. : Le match n'a pas été pourri sur le terrain. Mais c'est un match qui a eu son histoire. Valenciennes voulait gagner pour sortir la tête hors de l'eau et nous aussi. Ça donne des matches un peu tendus. Il y avait une ambiance pesante... avec une atmosphère que j'ai rarement vue, c'est vrai. Mais il fait vivre ce genre de matches. Ça fait partie de l'expérience.

Que s'est-il passé sur l'expulsion d'Antoine Kombouaré ? Vous avez failli en venir aux mains...

F.A. : Pas du tout ! Vous l'avez vu ? Il fait 1m90 pour 90 kilos. Aux poings, je n'ai aucune chance ! Quand quelqu'un a le sang chaud, je peux comprendre ce genre de réaction. Le président de Valenciennes dit ce qu'il veut (il accuse l'entraîneur niçois d'avoir provoqué Antoine Kombouaré depuis le début du match, ndlr) mais je ne l'ai pas provoqué. Je ne lui ai rien dit. Moi, je me suis adressé au quatrième arbitre. Je voulais savoir s'il y avait hors-jeu sur le but refusé à Lilian Laslandes. C'est ce qui m'interpellait le plus.

Dès la première minute, il y a eu une grosse faute sur Steve Savidan dans le rond central. Vous estimez que c'est comme ça qu'un match de football doit commencer ?

F.A. : Il y a eu carton jaune... Et que pensez-vous du tacle sur Ederson ? Pourquoi vous n'en parlez pas ? Nous, on a parfois eu des cartons rouges pour moins que ça. Mais je vais vous parler franchement : on a une équipe très jeune et très naïve. Alors c'est vrai qu'il y a faute et il y a carton jaune, pas de problème. Mais Paris était l'équipe la plus lésée en championnat avec nous. Depuis que Paul Le Guen est arrivé, je pense que les choses vont s'équilibrer bien rapidement. Nous, on nous a refusé un but contre Troyes, un autre contre Valenciennes. On veut nous faire passer pour une équipe de casseurs. Alors c'est vrai que, parfois, il y a un tacle sévère comme face à Valenciennes. Mais est-ce qu'il y en a eu d'autres ?

Selon vous, vote équipe souffre donc d'une mauvaise image ?

F.A. : Je vais vous dire une chose. Je comptabilise les fautes de nos adversaires et les fautes de Nice. Sur 25 matches, dans 60 % des cas, l'équipe adverse fait deux fois plus de fautes. Et en moyenne, nos adversaires font 30 % de fautes de plus, chiffres à l'appui. C'est indiscutable les chiffres. Pourquoi j'ai fait ça ? Parce qu'un jour je suis allé à la Commission d'éthique et j'ai préparé un dossier. Après, j'ai préparé une cassette avec les décisions qui nous sont favorables et celles qui nous sont défavorables. Elle dure 20 minutes et, après l'avoir regardée, vous vous direz que cette équipe n'est quand même pas trop aidée. Je ne demande pas qu'on nous aide mais qu'on nous arbitre normalement. Vous me parlez de cette action sur Savidan. Alors sur cette action j'ai tort. Mais sur les 24 autres matches, j'ai raison.

Sur le plan comptable, vous venez d'empocher dix points sur douze possibles. Est-ce enfin l'OGC Nice qu'on pensait voir en début de saison ?


F.A. : Non, pas encore. On a eu la maîtrise du jeu mais on ne s'est pas procuré beaucoup d'occasions. On ne peut pas se satisfaire de ça. Il y a aussi un élément qui était important à Valenciennes, c'est l'état du terrain. Il est difficile de pratiquer un beau football sur un terrain aussi catastrophique, pour les deux équipes. Mais je suis content qu'on ait gagné ce match dans la difficulté parce que Valenciennes poussait beaucoup, il y avait beaucoup de duels. Ça ressemblait plus à un match écossais ! Il y a quelques temps, on n'aurait pas résisté à cette fougue et à cette atmosphère. Donc il y a quand même beaucoup de satisfaction.

Cette bonne série vous a-t-elle apporté davantage de confiance dans la lutte pour le maintien ?

F.A. : On traverse les difficultés mais on est toujours relégables. On a un peu plus de réussite, ce qui se traduit par un peu plus de points. On a été une équipe très malchanceuse en 2006 mais, depuis quelques temps, ça s'équilibre un peu. Il reste treize journées, c'est très long. Rien n'est joué. Il va y avoir un mini-championnat entre Sedan, Troyes, Nantes, Nice, Valenciennes et peut-être un autre club que l'on va raccrocher. Je ne compte pas Paris parce qu'une descente du PSG est impensable dans notre bon championnat de France. Mais pour les autres, tout le monde a sa chance. C'est difficile. Ça fait longtemps que je joue le maintien donc je sais qu'il faut du calme et de la sérénité.