Frédéric Antonetti:
«Pas le droit à
l'erreur»
Extrait
L'entraîneur de Nice, qui lutte pour le maintien depuis des mois est convaincu
que son équipe a un avenir en Ligue 1 même si sa marge d'erreur est étroite.
Le nul ramené de
Sochaux lors de la dernière journée est une bonne performance.
Sochaux joue bien, mérite son classement. Nous avons réalisé une bonne deuxième mi-temps, le nul est logique.
Nice réalise une meilleure deuxième moitié de championnat.
Nous
avons déjà pris de plus points que lors des matches allers. Nous avons eu
parfois une réussite qui nous a fait défaut lors de la première moitié de
saison.
Vous jouez le
maintien depuis longtemps, n'est-ce pas trop usant ?
Lorsqu'on prend un point lors des six premières journées, quatre lors des dix premières, il ne faut pas s'attendre à réaliser une remontée spectaculaire. Nous sommes toujours là alors que d'autres équipes auraient plongé. Il suffit de se souvenir des précédents championnats. Nous avons raté notre entame, nous souffrirons jusqu'à la fin.
Sur le plan personnel, comment vivez-vous cette saison.
Il est plus valorisant de jouer le haut du tableau. Mais il n'est pas non plus dévalorisant de jouer pour se maintenir. Il y a sept équipes dont le budget est nettement inférieur aux autres, pratiquement de moitié. Nice est dans le lot. On se dit que l'on se bat pour assurer l'avenir du club en Ligue 1, ce qui est gratifiant si on y parvient.
Ce que vous êtes en train de vivre est-il comparable avec ce que vous avez connu à Saint-Étienne ?
Non. Les raisons ne sont pas les mêmes. Nous jouons le maintien car nous n'avons pas eu la réussite à certains moments, la malchance ne nous a pas épargnés, il y a eu quelques décisions d'arbitrage contraires, des turbulences au sein du club. A Saint-Étienne, lors de ma première année, nous avions une équipe pour jouer le maintien, pas autre chose. Nice mérite un peu mieux à mon sens.
Justement, tout le monde ou presque s'accorde à dire que Nice joue bien. A la sortie, vous luttez pour ne pas descendre. N'est-ce pas contradictoire ?
Tout découle de notre mauvais début de saison. Je pense sincèrement que s'il avait été simplement moyen, nous serions parmi les équipes qui totalisent autour de quarante points. Cela se joue à pas grand chose, à deux matches gagnés ou perdus. Dans l'histoire du championnat, je ne pense qu'il y ait beaucoup d'équipes qui, après un si mauvais départ, aient réussi à ne pas être hors course en fin de championnat. J'espère que nous tiendrons jusqu'au bout.
Quels sont vos atouts ?
Lorsque nous sommes au complet, nous sommes vraiment compétitifs. Je n'ai jamais pu aligner deux fois la même équipe, c'est aussi une raison pour laquelle nous sommes en difficulté. Je n'ai pratiquement jamais pu aligner mon équipe type en raison des blessures ou des suspensions. Apparemment, après le match contre Saint-Étienne pour lequel Fanni et Rool seront suspendus, je récupérerai la totalité de l'effectif. Notre meilleur atout, c'est la volonté des gars de s'en sortir.
Nice a retrouvé un équilibre ?
Nice peut faire le coup réussi par Saint-Étienne lors de ma deuxième année là-bas. Nous étions partis de très bas, j'avais pris des décisions radicales. Nous avions réalisé une deuxième partie de saison digne de celle d'un club qui monte. Nous étions d'ailleurs montés l'année suivante. Nice, toutes proportions gardées, a la capacité pour imiter ce parcours. Il y a vraiment des joueurs intéressants à l'OGCN.
Quel est l'apport de Laslandes ?
Il nous a apporté son expérience, son vécu. Il tire les autres vers le haut, ce qui est énorme. Nous avions besoin d'un joueur avec son style, qui serve de point d'appui afin de valoriser la rapidité de nos attaquants.
Comment jugez-vous votre calendrier ?
Nous recevons quatre fois pour trois déplacements. Il est difficile mais bon, chaque match est très important surtout dans la dernière ligne droite.
A chaque journée vous allez disputer un match couperet à commencer par celui contre Saint-Étienne.
Je n'irai pas jusque-là. Ce sera chaque fois des matches très importants. On pourra soit se retrouver en grande difficulté, soit avoir une petite marge. Après chaque journée la porte s'ouvrira ou se refermera un peu plus. Nous n'avons pas le droit à l'erreur.
Comment jugez-vous le parcours de l'ASSE ?
Il est bon, il suffit de consulter le classement. Les Stéphanois sont en course pour une coupe d'Europe, ont digéré le départ de Piquionne avec la révélation de Gomis. Il y a de bons joueurs à tous les niveaux avec un gardien qui a prouvé encore samedi dernier qu'il faisait partie des meilleurs. L'ASSE est une des bonnes équipes de notre championnat.
Gomis vous étonne-t-il ?
Il a énormément progressé. Lorsque j'étais à Saint-Étienne, nous avions mis une politique en place avec Gérard Fernandez. Gomis et Perrin venaient régulièrement s'entraîner avec les pros, Dabo un peu moins. Je suis très content pour eux, de leur progression. Perrin avait été très bon contre nous la saison dernière. Quant à Gomis, depuis trois ou quatre mois, je le vois réaliser des choses exceptionnelles. C'est le grand attaquant de demain.
Jugez-vous le championnat d'aussi bonne qualité qu'auparavant ?
Il y a moins de joueurs de talent, capables de faire la différence. Ils sont pour la plupart à l'étranger. Si on prend en compte ce critère, on peut dire que notre championnat est moins bon. Mais il est beaucoup plus homogène qu'il a sept ou huit ans.