Frédéric Antonetti :
« Un échec qui ne remet rien en cause »
Extrait L'Equipe
Frédéric Antonetti, l’entraîneur niçois, estime que la finale perdue ne gâche
pas la saison d’un club en train de grandir. Hier, les Niçois sont rentrés sur
la Côte d’Azur avec une sévère gueule de bois. Sur le chemin qui les menait de
leur hôtel parisien à l’aéroport du Bourget, ils sont repassés devant le Stade
de France, théâtre de leur énorme désillusion. Un peu plus tard, dans l’avion,
Frédéric Antonetti est revenu sur le rendez-vous raté.
« Avec le recul,quel regard portez-vous sur cette finale ?
C’est simple, je ne pense pas que c’est Nancy qui l’a gagnée mais plutôt Nice qui l’a perdue. Les Nancéiens ont fait le match qu’on attendait d’eux et nous, on n’a jamais joué comme on sait le faire. On n’y était pas, c’est tout.
Est-ce un coup d’arrêt ?
C’est un coup d’arrêt car
on était sur une bonne dynamique. On réalise un Championnat tout à fait correct
et une
victoire en Coupe de la Ligue aurait couronné une saison très satisfaisante. On
a manqué le rendez-vous et c’est un échec mais un échec qui ne remet rien en
cause et qui peut même nous faire grandir. Il y a des leçons positives à tirer
de cette finale perdue.
Lesquelles ?
On a vu qu’on avait un vrai potentiel public avec 25 000 supporters qui se sont remarquablement tenus. Quand nous aurons le nouveau stade, ça comptera. Parfois, une finale perdue signifie la fin d’un cycle. À Nice, c’est tout le contraire. On est en train de bâtir quelque chose tous ensemble et ce n’est pas un match perdu qui va nous arrêter. Chacun sent bien qu’il se passe quelque chose de très fort et je suis persuadé qu’on va rebondir.
Un succès aurait cependant accéléré les choses ?
C’est sûr, et on ne peut pas le nier. Une ligne au palmarès, c’est valorisant et on rêvait de l’inscrire mais c’est surtout une qualification européenne qui nous aurait permis de franchir un cap. La Coupe de l’UEFA, ça attire des sponsors, des spectateurs. Ça attire aussi des joueurs et ça permet d’en garder.
« Sur les matches retour, on est cinquièmes »
Vous craignez un éclatement du groupe ?
Pas franchement. Des joueurs peuvent être sollicités mais je crois que tous sont intéressés et partie prenante dans l’aventure que nous avons entamée. On veut garder cet effectif et le bonifier.
Combien y aura-t-il de nouveaux joueurs ?
De deux à cinq, suivant
les besoins. Pas pour faire nombre. Ce sont des joueurs qui viendront pour jouer
et améliorer le groupe. On a déjà discuté de tout ça, c’est possible car on a
financièrement une certaine marge de
manoeuvre et on va le faire. À Nice, on dit ce qu’on fait et on fait ce qu’on
dit.
La fin de la saison ne risquet-elle pas, toutefois, d’être longue maintenant ?
Non, on va se remobiliser
sur le Championnat. Sur les matchs retour, on est cinquièmes. Il reste trois
matches à
jouer et on veut confirmer, gratter quelques places au classement et finir sur
une bonne série.
Accrocher l’UEFA par le Championnat, est-ce jouable ?
Ça va être compliqué, car il y a plusieurs équipes devant nous au classement mais ce serait un beau challenge. La Coupe a été un gros plus, les victoires sur Bordeaux et Monaco nous ont fait prendre conscience de nos possibilités mais c’est le Championnat qui compte en priorité et qui détermine les valeurs. »