Victor Agali :
" Je suis reparti du bon pied !"
Extrait Foot Africa
Victor Agali, vous avez récemment retrouvé le chemin des filets, et de quelle manière ! Avec trois buts en sept minutes sur le terrain de Monaco, vous être entré dans l'histoire, celle du championnat de France, comme celle de l'OGC Nice, votre nouveau club…
Ce match était très
important pour moi. Après mes démêlées avec Schalke et mon arrivée à Nice,
j'avais connu une première petite blessure. Ce déplacement à Monaco constituait
donc mon vrai retour. Et franchement, même dans mes rêves les plus fous, il
était difficile d'imaginer un tel scénario !
Peut-on parler d'un nouveau départ ?
Oui, j'avais vraiment
connu une période très difficile, il était urgent que je puisse repartir du bon
pied. Effectivement, on peut parler d'un nouveau départ.
Quel bilan
faites-vous aujourd'hui de vos années "allemandes" ?
Sur huit saisons à
évoluer dans les championnats européens, j'en ai effectivement passé six en
Allemagne. Mes premières années à l'Hansa Rostock ont été très positives, j'y ai
beaucoup appris. Puis, j'ai été vendu à Schalke 04, club plus ambitieux habitué
à jouer le haut du tableau en Bundesliga. Après deux saisons satisfaisantes, les
choses se sont brutalement dégradées pour moi avec l'arrivée de Jupp Heynckes à
la tête de l'équipe. Le courant n'est jamais passé entre nous. Malgré mon désir
de partir, le club voulait à tout prix me faire prolonger. J'ai été inflexible,
car je savais qu'en restant à Schalke, je m'enliserais, peut-être
définitivement. Le club redoutait en fait que je parte sans leur faire gagner
d'argent sur un transfert. Les dirigeants ont commencé à me faire du chantage.
J'ai été suffisamment fort pour ne jamais leur céder, j'ai fait face à
l'adversité car, au fond, ma confiance en moi-même était intacte. Mais je ne
souhaite à aucun joueur de vivre une telle situation. Quand j'y repense, je me
dis que je ne suis pas passé loin du désastre…
Vous vous êtes retrouvé à l'OGC Nice par une suite de hasards…
Oui ! J'étais blessé. A
Schalke, le médecin du club avait été incapable d'effectuer un bon diagnostic et
de me soigner. J'ai consulté un spécialiste en France et ai décidé de me faire
opérer à Strasbourg, puis de suivre une rééducation adaptée à Saint-Raphaël,
dans le sud de la France, non loin de ma famille qui est installée à Nice. C'est
au cours d'un transit à l'aéroport que j'y ai rencontré par hasard Gernot Rohr.
Mes amis Pancho Abardonado et Olivier Echouafni, que j'avais gardé de ma période
marseillaise, m'avaient parlé de lui. Nous nous sommes reconnus, nous avons
discuté, et Gernot Rohr m'a proposé de rejoindre l'OGC Nice. Après trois jours
de réflexion, je l'ai rappelé et lui ai donné une réponse positive. Quelques
jours après, je signais à Nice.
Vous n'avez signé que
pour un an. Le club doit vouloir vous garder davantage…
Un accord est
envisageable pour prolonger l'expérience. Je me sens vraiment bien dans ce club
et avec ce coach ! Ca me change agréablement des galères que j'ai connu
récemment…
Dans quel registre du
jeu d'attaque évoluez-vous le mieux ?
J'ai connu différentes
configurations offensives depuis mon arrivée en Europe, et je crois m'être
toujours bien adapté. A Toulon, l'équipe jouait pour moi. A Schalke, je n'étais
que l'attaquant numéro trois, derrière Ebbe Sand et Emile Mpenza. Je devais donc
beaucoup participer à la préparation des actions en milieu de terrain. A Nice,
je profite du travail effectué par Sébastien Roudet ou Marama Vahirua, je peux
donc m'exprimer d'autant mieux, car je me concentre sur mon rôle de "finisseur".
De telles conditions sont plus épanouissantes pour un attaquant.
Quelles différences
existe t-il entre la Bundesliga et la Ligue 1 française ?
En Bundesliga, les
défenses sont souvent organisées sur la base du marquage individuel, l'impact
physique joue un rôle primordial. Alors qu'en France, les défenseurs ont
davantage de technique individuelle, ce qui les encourage à participer au jeu
offensif. Je pense donc que les attaquants disposent de plus de liberté de
mouvement en championnat de France.
Pensez-vous rejouer
en sélection ?
Je n'ai pas perdu
l'ambition de retrouver un jour les Super Eagles. Mais chaque chose en son temps
: je dois d'abord me reconstruire une bonne image, me remettre à marquer
régulièrement. Si ça marche, si je poursuis sur cette bonne lancée, alors je
repenserai sérieusement à la sélection. La dernière CAN ne s'était pas très bien
passée pour moi, puis le staff de la sélection ne m'avait guère soutenu quand
j'étais en conflit avec Schalke. Mais c'est du passé…
Vous n'êtes pas le
seul international nigérian à avoir rejoint le championnat de France, puisque
Osaze Odemwingie joue désormais à Lille…
Je le connais depuis la
dernière CAN, mais nous n'avons pas repris contact depuis que nous avons rejoint
le championnat de France. En revanche, je suis très proche de Wilson Oruma, qui
est un bon ami. Nous pouvons faire de grandes choses en France !