Victor Agali:

"Je suis bien ici"

 

Extrait

 

 

Ta semaine de reprise (dimanche dernier face à Sochaux) s'est plutôt bien passée avec deux victoires et un nul...

C'est une super entrée en matière pour moi. Nous étions dans une passe difficile avec un début de championnat pas conforme à l'attente du public et des dirigeants. Il y a eu quelques départs, quelques joueurs en stand-by, quelques blessés... grosso modo, tous les paramètres pour mal commencer. Finalement, la situation est normale au vu de tout
ça. Puis, je crois que par la force des choses, l'équipe s'est retrouvée et avec elle, certains automatismes indispensables entre les joueurs. La semaine dernière, nous avons eu la chance de gagner et accumuler une certaine confiance pour la suite. Dans l'optique du maintien, il sera important de gagner des matches décisifs face à Ajaccio ou Istres et ne plus en perdre sur notre pelouse comme face à Bastia, seul faux pas jusqu'à présent...

Finalement, le choix de rejoindre Nice semble n'être pas si mal...

Ça va, ça va... Mais cela, j'en étais persuadé au départ. Je connaissais déjà le coach et quelques joueurs comme Scotto, Echouafni ou Pancho. Je n'arrivais donc pas en terre inconnue.

Comment te sens-tu dans cette équipe ?

Plus que bien. J'ai encore besoin de temps pour me donner à 100%, mais tout rentre dans l'ordre. Je reviens de blessures et c'est vrai que je manque encore de jus. C'est normal. Le deuxième but face à Sochaux m'a permis également de prendre mes marques et m'a surtout évité de douter. En dehors de mes prestations, je crois que l'équipe commence véritablement son championnat. Pour se décomplexer, nous avions besoin de victoires et comme tout le monde le sait, ces victoires amènent de la vie dans le groupe et du bonheur et plein « d'autres choses »... Le contraste est assez frappant avec l'après-Lille où le groupe avait le moral dans les chaussettes. Vous vous rendez compte qu'avant de recevoir Sochaux, nous étions quasiment derniers. Pour s'en sortir, je le répète, il faut autre chose, et pour « cette autre chose », ces sept points nous permettent de l'apercevoir...

Est-ce que l'option offensive avec deux joueurs excentrés (Roudet et Vahirua) et deux grands gabarits te convient ?

En Allemagne, nous jouions à peu près dans les mêmes configurations, mis à part que c'est moi qui devais reculer et presser sur les milieux défensifs. Je redescendais à la récupération. À Nice, le coach préfère que Janko évolue dans ce registre. Il me demande en priorité de rester en point de fixation et de travailler aux avant-postes pour l'équipe. Pour l'instant, je n'ai pas trop à me plaindre, puisque cela marche assez bien.

Le fait d'avoir une maison sur la Côte et de bien connaître la région a dû faciliter ton intégration ?

C'est certain. Vous savez, j'habite quasiment ici depuis 4 ans. Ma famille est à Nice et je revenais pratiquement tous les week-ends après les matches de Bundesliga. L'OGC Nice ne m'est donc pas inconnu. Je les ai vus jouer assez souvent. J'aime vraiment la mentalité française. Elle est différente de l'allemande et cela a beaucoup joué dans mon retour en France. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais c'est parfois spécial l'Allemagne.

Est-ce qu'il existe d'énormes différences avec la Bundesliga que tu as fréquentée pendant 6 ans ?

Il y a certaines différences. La principale, à mon sens, vient de l'état d'esprit à l'intérieur d'une équipe. Ici, c'est beaucoup plus cool et conviviale. On s'entraîne plus détendu qu'à Schalke par exemple. Là-bas, c'est beaucoup plus strict et le staff impose parfois une discipline excessive. Je n'en ai pas beaucoup vu rigoler à l'entraînement. L'autre différence est sur le plan du jeu. En Bundesliga, les rencontres sont tactiquement et physiquement contraignantes, davantage qu'en France où les coaches misent plus sur la technique et la vivacité. Après je n'ai pas particulièrement de préférences. Chacun évolue avec ses qualités, mais tout le monde ne peut arriver à les montrer que dans un contexte favorable. C'est le cas pour l'instant à Nice...

En étant en fin de contrat, nous supposons que certains contacts existaient avec des clubs allemands...

Oui. C'est vrai que j'aurais pu rester en Allemagne. Schalke voulait absolument me faire resigner. Mais je n'avais plus envie de continuer à jouer là-bas. Le courant ne passait plus avec les dirigeants. Un nouveau coach est arrivé avec de nouvelles
options tactiques et de nouveaux plans de jeu qui ne me convenaient pas forcément. Ensuite, le Hansa Rostok et Hambourg m'ont contacté pour venir chez eux. Mais je n'ai pas donné suite car je préférais me soigner avant de signer quelque part. Ils ne voulaient pas attendre et voulaient me forcer la main. Vous savez, je connais les impératifs des clubs pros. On vous fait signer et puis les dirigeants vous pressent pour jouer et vous mettez plus de temps pour guérir complètement. J'ai donc opté pour un rétablissement complet quitte à prendre le risque de ne pas trouver de club. II m'a fallu 3 ou 4 mois pour être prêt après le début de saison. C'était un choix...

 

Pourquoi avoir voulu rentrer en France ?

Tout simplement parce que ma famille est en France et que le discours de Gernot Rohr a fini par me convaincre. Un jour, je l'ai croisé à l'aéroport et il m'a glissé : « Qu'est-ce que tu deviens ? ». Je lui ai répondu que je me soignais tranquillement à St -Raphaël et que je profitais de ma famille installée sur la Côte. II m'a ensuite demandé quand je pouvais rejouer. Je lui ai répondu sans détour: « Pas forcément de suite. Je veux reprendre doucement... ». Il a compris. Il me connaît et m'a juste glissé en guise de conclusion :« Si tu veux venir, il peut toujours y avoir des possibilités !». À partir de cette discussion, Nice devenait mon premier choix.

En dehors des accords actuels (1 an de contrat) avec le Gym, quels sont tes objectifs pour l'an prochain ?

Pour moi, j'ai mis de côté l'aspect contractuel de ma venue à Nice. J'ai signé pour une année et maintenant, je laisse le soin à mon avocat de régler la suite de ma carrière. Aujourd'hui, je n'ai qu'un objectif : travailler pour mon équipe, L'an dernier, elle avait bien débuté le championnat avant de mal finir Cette année, nous avons mal commencé, mais nous ferons tout pour finir en boulet de canon. Le plus important à mes yeux est de participer à quelque chose avec ce groupe. Personnellement, j'ai la foi en cette équipe et en mes performances. Je sais aussi que si ça marche, les dirigeants seront contents également. Alors pourquoi ne pas prolonger mon aventure de trois ans ici ? Mais je n'en suis pas là. Je sais juste une chose, c'est que je suis bien ici. Après c'est à moi de faire le reste.

Est-ce que l'accueil du public et la chaleur du stade du Ray pourraient t'inciter à prolonger l'aventure en rouge et noir ?

Super. Il n'y a pas d'autres mots. Contre Sochaux, ils n'ont pas attendu que l'on gagne pour se déchaîner Même quand Sochaux a marqué, ils ont poussé encore plus fort. C'est incroyable cette ferveur. Ils poussent encore, on égalise et on gagne. Difficile d'espérer un public aussi chaud à son arrivée ! En Allemagne, il y a beaucoup plus de monde dans les tribunes, mais c'est largement moins bruyant. À Schalke, ils auraient sifflé de la première à la dernière minute et ce même si le joueur ne marche passur le terrain! Les supporters doivent aussi se rendre compte que ça paye ! Personnellement, j'en ai besoin comme tout le monde. Je peste encore sur le penalty non sifflé contre Rennes. Mais que voulez-vous, un penalty en première mi-temps, une expulsion en deuxième, je le voyais en siffler un deuxième. Donc pour en revenir à la question. Oui, un tel public influence une décision.

Samedi dans le derby tu auras encore l'occasion de sentir l'engouement derrière cette équipe...

Face à l'OM, j'ai déjà senti l'importance d'un derby. C'est toujours très chaud. Mais je commence à être rodé avec les Schalke-Dortmund ou Schalke-Bochum...

Comment se présente le déplacement au Louis-il ?

Le coach nous en a longuement parlé. Il a dit que c'était vraiment un match particulier pour les supporters et que ce type de rencontre demeure délicat à aborder. Nous devons attaquer tout en tenant compte que Monaco est pratiquement la meilleure équipe du championnat. Il ne faudra pas être timide et jouer pour gagner. Depuis deux ans, il paraît que le Gym réussit toujours bien là-bas. Alors, pourquoi ne pas ramener les trois points ?

De quelle manière contrer cette armada rouge et blanche ?

Il est important d'oublier le talent des équipes que vous rencontrez, sinon au final, vous finissez toujours par perdre. Nous devons rentrer et faire jeu égal avec eux au niveau mental. Dans un derby, on se doit de rentrer la tête haute sur le terrain et montrer qu'il n'y a pas tant d'écart entre eux et nous au classement.

Le week-end du 9 octobre apparaît également comme un rendez-vous important avec un déplacement au Gabon pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2006 ?

Oui, mais il se fera sans moi... L'entraîneur m'a appelé la semaine dernière et nous avons discuté ensemble sur la possibilité de faire l'impasse sur ce match là. Il s'est montré très compréhensif sur le fait que je revenais de blessure. Je lui ai expliqué que je devais récupérer entre chaque matches et ne pas accumuler de la fatigue. J'ai besoin de travailler ma condition sans perturber ma préparation par un voyage en Afrique. En plus chez nous, les conditions sont assez délicates et fatigantes. Pour une reprise, il ne fallait pas prendre de risque. Je remercie à cette occasion le coach de l'équipe nationale qui m'a soutenu dans ce choix. Aujourd'hui, je suis avant tout sur la bonne route rouge et noire...

Quelles sont vos chances de qualification ?

Beaucoup. Nous sommes premiers. Et puis, le Nigeria... c'est « le Nigeria » en Afrique. Mais ce n'est pas joué d'avance, l'Angola semble s'accrocher. Leur seul problème, c'est qu'ils doivent venir chez nous (rire) ! Et chez nous, c'est jamais facile...

Quels sont les points forts de votre équipe?

Comme souvent avec les eagles, le secteur offensifs. Tout le monde se souvient des Babangida, Okocha, Finidi et autres Kanu. aujourd'hui, une nouvelle génération est arrivée avec des joueurs comme Martins qui ne vont pas tarder à exploser au niveau mondial.

As-tu une chance de participer au Mondial 2006 ?

Vous êtes pressé... Attendez d'abord qu'on se qualifie avant de penser à la liste des 23.

Un petit mot pour les supporters...

Tout d'abord, je suis très content d'être ici. J'aime les voir pousser. Juste un "merci" et un "continuez comme ça". J'espère qu'ils soutiendront encore les dirigeants, le coach, le groupe et les joueurs dans leur volonté de construire un grand club à Nice. Croyez-moi, nous travaillons pour ça...

cette semaine

Les interviews de Rohr, Squillacci, Bravo ...

Le poste communication à Monaco et à Nice

Le derby des supporters

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