Les incidents de Lens - Nice vu par Actufoot
Tout le monde s'agite autour du Ray,
le départ est proche. Le bus décolle en début de soirée pour une arrivée à Lens
à la mi-journée. Rien à signaler durant le trajet à part quelques chants dans
une atmosphère enfumée, limite rave-party.
11h30
: Tout le monde descend du car à
l'entrée de la ville pour un petit tour d'horizon à travers les briques rouges
qui contraste avec un ciel désespérément gris. Le temps d'une photo, on repère
déjà un lieu accueillant pour remplir tous les estomacs. L'hospitalité et la
télévision de Jean-Luc (apparemment le patron) nous ferons rester jusqu'à la
mi-temps du match de rugby (Irlande-France). La décision est alors prise d'aller
digérer dehors, mais la température aura vite raison de nous, tout le monde se
retrouvant dans le bar d'en face pour constater la défaite du XV de France.
Une fois celle-ci entérinée, tout le monde se recentre sur le football et
décident d'aller visiter le bar jouxtant le fameux stade Bollaert : « les amis
du Bollaert» . Celui-ci nous fit un très bon accueil, et les supporters niçois
commencèrent à se chauffer là voix à quelques heures du coup d'envoi, avec des
chants lensois ! Ceux-ci poussent la porte de leur bar, étonnés de l'accueil en
chanson entonné par... des Niçois ! Certains applaudissent, d'autres se payent à
boire et au fur et à mesure que la salle se remplit dans une ambiance
relativement « bon enfant » des discussions et même des échanges d'écharpes ont
lieu ! A peu près deux heures plus tard, tout cet enthousiasme est stoppé par
des jets de projectiles dans la façade... Tous les Niçois sortent pour faire
face à l'agresseur et découvre le lynchage de trois des leurs, restés à
l'extérieur. Une poursuite des assaillants est aussitôt déclenchée, et les plus
échaudés des nissart prennent la direction de la fuite des agresseurs,
c'est-à-dire droit sur le stade. Une fois devant, ils tentent de pénétrer
l'enceinte pour se faire justice ; ne pouvant y parvenir, une personne lance une
bombe agricole par-dessus la barrière. La détonation provoque une charge de
C.R.S. qui procéderont à huit interpellations. Deux individus seront relâchés le
soir même et six autres passeront la nuit en garde-à-vue.
Ce sera là, le seul et unique débordement de la journée. À noter aussi, après le
match, le jet de pierres d'un pont qui prendra pour cible le premier des deux
bus niçois, c'est-
à-dire celui du Club Des Supporters, mais sans conséquences graves. La personne
reconnue coupable, par le tribunal correctionnel de Béthune, d'avoir lancé la
bombe agricole, a été condamné à 1 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction
de stade.
En revanche, aucune
arrestation côté lensois, contrairement à ce qu'affirmaient les forces de
l'ordre locales pour calmer les esprits...