Le gym peut il compter sur son public ?

 

extrait

 

 

Un stade « hors norme »

L'appel incessant des dirigeants nissart aux collectivités résume à lui seul l'état d'urgence dans lequel se trouve l'OGCN. Le vieux Ray retrouve des couleurs chaque semaine. Il hurle sa joie pendant quatre-vingt-dix minutes, soutient ses joueurs et clame son identité. Cependant, le côté versatile du site réside simplement dans sa configuration. " Grâce à l'aide de la Ville, nous redonnons un coup de jeunesse à la tribune présidentielle notamment. La suppression des plexiglas abonde dans ce sens, de la même façon que le remplacement de 90% des sièges. Imaginez que la plupart dataient d'une vingtaine d'années... Nous faisons évidemment tout notre possible pour donner une meilleure visibilité aux spectateurs. Les abonnées commencent à voir réellement les changements. La numérotation est par exemple plus lisible avec le remplacement des numéros inscrits au feutre par des petites pastilles incrustées ! C'est cette somme de petits détails qui améliorent le quotidien des supporters. Nous n'hésitons pas non plus à repeindre le maximum de choses afin de masquer la vétusté ambiante. À chaque période calme, toute l'équipe s'aperçoit des aménagements à faire et surtout qu'il est toujours possible d'arranger quelque chose, même s'il est impossible d'effecteur de gros changements structurels. De ce fait,Lateralenissart malheureusement, nous restons limités » explique pathologiquement Olivier Renaudo, l'un des responsables de la billetterie.

Les problèmes deviennent récurrents et la colère gronde parfois aussi. Les récents affrontements liés au tarif des bouteilles d'eau auraient même pu être évités avec des robinets communs décents. Les toilettes, c'est zone sinistrée... Heureusement, les responsables municipaux et les « ogcn boys " s'impliquent comme des damnés pour sauver les apparences. Est-ce que ce stade-là confine l'engouement naissant ? Peut-être. Voirent forcément depuis les travaux du tramway. « Pour trouver une place, il faut rentrer en guerre » expliquait dernièrement l'un des fidèles du grillage, satisfait de trouver écho favorable chez Roger Ricort. L'addition de tous ces paramètres empêche toute euphorie. Cet excès de critiques renforce l'idée que les Niçois pourrait être plus nombreux à se rendre du côté de Nice Nord. « Je trouve dommage qu'il n'y ait que 12 000 personnes pour un derby alors que nous sommes premiers, même si ceux qui sont là comptent au moins pour le double... » glissait Gernot Rohr peu après la rencontre contre Ajaccio. Nous sommes d'accords avec lui. La cinquième ville de France doit faire plus. Ville de foot ou pas, elle le deviendra ! Nous en faisons le pari.

Alors cherchons ailleurs les raisons de ce chiffre. L'explosion rapide du phénomène doit également se digérer dans toutes les sections de la structure professionnelle, de l'offre promotionnelle à la politique tarifaire. Un jour, l'urgence ne conditionnera plus le futur du Gym. Mais là, difficile de faire autrement, surtout avec de telles conditions de reprise. À l'heure actuelle, le club doit seulement chercher à pérenniser cette demande tout en attendant de pouvoir l'accroître avec un outil digne de ce nom dénommé « Grand Stade »...

Une demande croissante

Une BSN Parigi de plus en plus active, la création d'une association de supporters du côté d'Avignon, des voitures venues du Var les soirs de match, la zone d'attraction du Gym semble s'accroître irrémédiablement, sans parler du nombre croissant d'aficionados grassois et mentonnais, de plus en plus voués à la cause nissart. « Je vois de plus en plus de jeunes avec le maillot rouge et noir sur la Croisette à Cannes, et même dans mon village en Corse, les gamins s'identifient au Gym ! » nous confiait récemment Franck Giudicelli, dans une discussion qui portait sur la nouvelle image niçoise. Le maillot « Droit au but » perd des parts de marché sur la Côte. Il était temps. On respire dorénavant à pleins poumons « rouge et noir ». C'est la vraie victoire des dirigeants actuels et leur véritable force. En un rien de temps, ils ont changé la donne ou gommé minutieusement les a-priori.

 D'ailleurs, la petite dernière des structures de supporters, l'ARN, le confirme à la vision de sa propre évolution. « De 15 membres à la base en 2001, nous sommes passé à 50 l'an dernier et plus d'une centaine cette année, sans compter les sympathisants. Notre marge de progression est intéressante, même si elle se calque toujours aux résultats de l'équipe. Le plus encourageant reste cependant le nombre croissant de jeunes qui nous suivent. L'avenir semble plus que prometteur ! » explique Alex, son vice-président. Même son de cloche chez le grand voisin de la BSN, « L'évolution est constante et la demande toujours aussi importante chez nous. Des 300 cartes en 02, nous sommes passés à un bon millier. Et encore, nous contrôlons et limitons volontairement leur nombre. Notre but n'est pas de remplir des cartes pour remplir des cartes, mais d'adhérer à un groupe et à un esprit. L'évolution de la BSN demeure toutefois limitée dans le Ray actuel. Je pense que nous pourrions remplir largement une tribune de 5000 places. Imaginez l'ambiance ! Chaque semaine, nous recevons encore des demandes d'abonnement que nous ne pouvons honorer... ». Le problème paraît déjà identifié : la faible capacité des deux populaires. En effet, les 1980 places en Populaire ont toutes trouvé preneurs et ce, bien avant le début du championnat. Quand vous savez qu'il ne reste que 45 places en seconde basse et environ deux cents en seconde haute à la vente les purs de matchs, il faut se battre pour trouver un ticket à moins de 15 euros .

« C'est vrai que la politique d'abonnement à quelque peu refroidi l'engouement général. Je ne sens pas forcément d'évolution. Nous conservons un nombre d'adhérents quasi identique autour des 1300, mais dans la situation actuelle, il serait difficile de faire mieux. Tout reste à faire avec un gros travail de séduction. Le potentiel doit tout de même se situer à 23-24 000 spectateurs avec de belles possibilités liées à la future enceinte » précise Jean-Marie Gasparini, président du Club des Supporters. Car, si les idées ne manquent pas, le calendrier joue parfois certains tours au service billetterie niçois, «Nous souhaitions établir de nouvelles offres, mais tous les matches de « gala » se trouvent en fin de championnat. Il est donc délicat de reproduire des packs abonnements sur des délais brefs sans affiches attrayantes à la clé. Nous vendons, malgré tout, une belle vingtaine d'abonnement encore entre les rencontres» renchérit un membre du club. Les raisons de croire pour de bon à cette « gymania » s'illustrent dans ses différents propos. N'oublions pas non plus que les responsables actuels n'ont qu'une saison et demie dans les jambes. Le lourd héritage du passé ressurgit au gré de cette analyse. Mais ne nous trompons pas de cible non plus :c'est à la première année de l'ère « Grand Stade » qu'il ne faudra pas se louper...

32 000 places : rêve ou réalité ?

« À condition d'avoir une enceinte nouvelle génération dans la Plaine du Var, je n'ai aucune crainte pour réussir à remplir 32 000 places. Il est impératif d'offrir un vrai lieu de vie au spectateur et ne pas l'inciter à venir uniquement pour l'affiche en elle-même. Il y a moyen de grappiller aussi sur les départements limitrophes » confiait un ponte de la communication sur les inquiétudes liées au taux de remplissage du Ray actuel. Sans embrayer avec le même optimisme, il ne fait guère de doute qu'aujourd'hui, mis à part cette valeureuse équipe et l'ambiance extraordinaire du vieux Ray, il n'y a rien à « se mettre sous la dent » au stade ! L'offre est si pauvre que les efforts de chacun passent quasi inaperçus. Canal Satellite dans les loges, parking personnalisé, rien n'y fait ! Les dirigeants luttent uniquement contre le temps qui les sépare de conditions pleinement satisfaisantes pour leur clientèle. « Nous y croyons vraiment à ces 32 000 places. Il faut savoir que la moyenne de 12 000 ne tient pas compte des affiches de fin de saison qui devraient faire le plein. Ensuite, je le répète encore, mais les travaux du Tramway bloquent inévitablement la circulation. Pour venir nous voir. II faut le vouloir ! Avec 3 000 de plus en populaires, nous ferions déjà quasiment 16 000. Nous serions alors à la hauteur des dix plus belles affluences du championnat Comment voulez-vous avoir une homogénéité dans les prix dans de telles conditions ! » rajoute un des responsables des abonnements.

L'étau se resserre ainsi sur les prochaines saisons. Prions tous pour que ce onze, si enthousiasmant, continue d'entretenir la flamme en attendant des jours meilleurs. Le cran du dessus passe par des installations dignes de ce nom. Il sonne surtout comme un refrain ennuyeux. Car c'est à ce moment-là, seulement, que le public niçois ne pourra plus avoir d'excuse. L'exemple, le plus frappant, vient certainement de la nouvelle salle Nikaia. Alors que l'ancien « Théâtre de Verdure » peinait à attirer plus de 2 000 fans, la nouvelle salle, elle, flirte avec un taux de remplissage qui frôle la perfection (environ 8 000 spectateurs). D'ailleurs, le résumé de la situation ne pouvait venir que du principal intéressé des affaires tournant autour de l'OGCN, son président.

«À la question, si nous sommes capables de drainer deux fois plus de monde qu'aujourd'hui, je dis oui. Simplement, même si tout ne se fera pas en cinq minutes, les perspectives sont bien réelles. De ce fait, la livraison définitive jouera un grand rôle dans la réussite de ce projet. La sécurité, les parkings, l'animation autour du site seront autant de paramètres qui influenceront les supporters à se rendre en nombre chaque week-end. Cependant, il y a un énorme travail à faire de communication sur l'ensemble de là population du département. Pour quelles raisons voulez-vous qu'avec les milliers de sympathisants que nous comptons sur la Côte, nous n'arrivions pas à générer une affluence bien plus importante qu'aujourd'hui. SI nous réunissons tous ces paramètres, il n'y aura aucun problème !»


 

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