Pancho Abardonado :
« J’ai honte»
Extrait L'Equipe
Comment réagissez-vous au fait que Frédéric Antonetti a décidé de vous nommer capitaine ?
C’est un honneur et une 
fierté d’oeuvrer dans la continuité de Cédric (Varrault) et de José (Cobos). 
Mais, pour moi, ça ne change pas grand-chose. Les responsabilités, je les avais 
déjà et je n’ai pas attendu d’avoir le brassard pour m’impliquer même si je 
parle davantage sur le terrain que dans le vestiaire. 
Que pensez-vous 
pouvoir apporter ?
On me connaît, je suis un 
gagneur quelqu’un qui donne tout sur le terrain. Mais je n’en ai pas 
l’exclusivité. On a un groupe sain, dans lequel tout le monde est mobilisé et où 
chaque joueur est parfaitement conscient de la situation critique dans laquelle 
se trouve le club.
Être dernier avec un point en six matches, ça vous inspire quoi ?
C’est quelque chose que 
je vis très mal. Quand je marche dans la rue, quand je vais acheter le pain ou 
de l’essence, je baisse les yeux devant les supporters. Je fixe mes baskets 
plutôt que de devoir croiser leur regard.
Baisser les yeux, ce 
n’est pas votre genre.
Ce n’est pas de la peur, 
c’est de la gêne, de la honte même. Oui, c’est ça, j’ai honte. Je ne supporte 
pas d’en être arrivé là et je crois pouvoir dire que c’est pareil pour mes 
camarades.
Qu’est-ce qui cloche 
à Nice ?
Si on le savait… 
Pourtant, on ne fait pas de mauvais matches. On se crée même pas mal 
d’occasions, pas moins de six très nettes à Nancy (0-1) en Coupe de la Ligue 
contre deux ou trois à nos adversaires. Mais on manque de réussite. Et puis on 
encaisse trop de buts casquettes, alors, forcément, c’est très moyen pour la 
confiance.
Maurice Cohen, le 
président du club, a aussi mis l’accent sur la suffisance et le manque 
d’implication de certains.
Le président dit ce qu’il 
veut. C’est lui le patron. De l’extérieur, il voit peut-être des choses que 
nous, joueurs, ne ressentons pas de la même manière sur le terrain. Parce que je 
peux vous assurer qu’on donne tout. À Troyes samedi dernier (0-2) comme à Nancy 
mercredi, on s’est vraiment sorti les tripes.
Dans ce contexte, 
comment se présente la venue de Valenciennes ?
C’est l’état d’alerte et 
on n’a plus le choix. La victoire est impérative. Elle prime sur tout le reste 
et sur la manière en particulier. À nous de multiplier les efforts et d’en faire 
encore un peu plus que d’habitude. De n’importe quelle façon, il nous faut les 
trois points, c’est vital.
Au-delà de ce match, 
êtes-vous inquiet ?
Non, parce qu’on est concernés, que la poisse va bien nous lâcher et qu’il y a de la qualité dans ce groupe. On l’a prouvé l’an passé en finissant huitièmes. S’est-on vus alors trop beaux ? Je ne pense pas. On a montré de belles choses et je pense qu’on méritait même d’être un peu plus haut. Alors je n’ai pas d’angoisse particulière. J’ai simplement hâte que ça finisse. Je ne veux plus vivre ce que je vis en ce moment. »